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Dans le même temps, dautres éditeurs insistent sur les signes positifs : la dernière enquête sur la lecture des jeunes, de Christian Baudelot est plus rassurante que les précédentes (Et pourtant ils lisent, Seuil, 1999), |
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Mais, au delà de ces
points de discussion, il faut souligner avant tout le fait que les conditions
générales de cette activité d'édition qui auparavant
s'inscrivait dans la durée ont profondément changé,
du fait des conditions de la distribution : Antoine Gallimard soulignait,
dans une interview (Le Débat, n° 86), qu'hier, un éditeur
pouvait publier et diffuser un auteur pendant vingt ans, trente ans,
jusqu'à ce que son talent s'impose et soit reconnu: aujourd'hui,
c'est beaucoup plus difficile. La logique financière et la mentalité
des cadres des grands groupes de communication sont en effet radicalement
étrangères à celle de la rentabilité sur le long
terme et de la péréquation entre les titres, ceux qui se vendent
finançant les autres et permettant cette prise de risque. La logique
actuelle et les demandes des actionnaires vont vers une rentabilité
sur le court terme, ce quillustrent les propos récents de responsables
des deux plus grands groupes réclamant une rentabilité à
deux chiffres (jusquà 15 %) à leurs éditeurs
De ce fait, on soriente de plus en plus vers une édition à deux vitesses : dun côté des grands groupes qui privilégient les marchés assurés dun importante commercialisation (livres de référence, scolaires et parascolaires, pratiques, auteurs à succès, best et méga-sellers, les grands groupes d'édition ont tendance à concentrer leurs efforts sur les livres de vente sûre, ou ceux qui correspondent à la mode ou aux problèmes du moment, sans jouer leur rôle de découvreurs de nouveaux talents ; ils sont surtout préoccupés par ailleurs par le développement du multimédia), et de lautre des structures plus petites, parfois marginales, mais jouant quelque peu le rôle de "talent scout" ou "dénicheur de talent" pour dégager idées neuves et jeunes auteurs. Dans la mesure où, pour toucher un public large, il faut en passer par les structures de distribution et de diffusion des groupes plus puissants, puis ensuite avoir les moyens financiers dun développement que les capitaux propres et ses marges ne suffisent pas à créer, les succès de ces éditeurs indépendants sont sur le long terme assez facilement récupérés par ces groupes qui savent en débaucher les auteurs, voire racheter purement et simplement ces maisons au premier besoin ou problème financier. Cette logique du développement externe (par rachats) est une autres des caractéristiques de ces groupes dédition et de communication. |
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